03 février 2016

"MASTER OF NONE"



"Jack of all trades, Master of none" ou l'art délicat de choisir ses batailles.

 
"Master of None" est un tendre euphémisme qu'Aziz Ansari a attribué au personnage qui fera enfin oublier l'ineffable Tom Haverford. 
Notre cruel monde, quant à lui, ferait peu de cas de la poésie et se contenterait du vocable "loser".
 
Notre héros se nomme Dev et Dev, c'est aussi Aziz.
Il mène une carrière d'acteur bien piètre, qui lui vaut toutefois d'être reconnu pour des rôles publicitaires alimentaires sans grand intérêt. 
Dev est un trentenaire archétypal: encore enfant et s'efforçant pourtant d'aspirer à une existence d'adulte accompli.
Dev joue surtout à être grand.

Il rappèlera aux fanatiques de "Girls" une certaine Hannah, l'ego surdimensionné en moins. 
On aurait d'ailleurs juré que "Master Of None" était un pur produit d'HBO, en plus propret et avec un centrage exclusivement générationnel .
On notera tout de même une scène torride avec Claire Danes, qui aura certainement fait dire à Aziz: "Je peux désormais mourir en paix."

Les tracas professionnels de Dev et sa vie sentimentale tour à tour ubuesque et soporifique constitueront le cœur d'une intrique hilarante, pour peu qu'on soit sensible à ce genre d'humour. Et parce qu'après tout le monde est une scène, Aziz Ansari (auteur et acteur de la série) n'hésitera pas à solliciter ses amis (dont le scénariste Allan Yang et Eric Wareheim) mais aussi ses propres parents, avec pour thème central la sempiternelle question raciale aux Etats-Unis, vue cette fois-ci par le prisme inédit et rafraichissant de la culture américano-indienne et agrémentée d'une bande son constituée exclusivement de morceaux d'anthologie qui donneront toute leur saveur à l'incipit et au générique final.
Chaque épisode sera précédé de la mention "Master Of None presents..."
 
Vaste programme, que je vous invite à découvrir sans délai!
 

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