(by Fal-bla-bla)
Piper Chapman est une WASP, inutile de le préciser: blonde, en manque de sensations fortes, enchaînant les remarques sarcastiques et s'efforçant de décevoir ses parents pour donner un sens à une existence bien trop lisse pour la contenter. Elle mène une vie artsy (hipstery, si j’osais…). C'est quoi son job déjà? Pourquoi cherche-t-elle à se faire embaucher dans un bar? On ne le sait pas vraiment... Quoi qu'il en soit, elle y croise la clé de l'intrigue, celle qui lui ouvrira les portes de mondes dont elle ne soupçonnait l'existence, y compris celles du monde carcéral. Le spectacle peut commencer, l'intrigue lancée. Elle sera vague toutefois, car basée sur le principe de l'analepse: les détails seront révélés graduellement au cours de flashbacks qui interrompent régulièrement l'action et rendent la série d'autant plus addictive.
The animals, the animals,
Trapped, trapped, trapped 'till the cage is full
The cage is full
Stay awake
In the dark, count mistakes
The light was off but now it's on
Searching the ground for a bitter song
The sun is out, the day is new
And everyone is waiting, waiting on you
And you've got time
And you've got time
Piper atterrit donc prison, pleine de bons sentiments, piégée comme un animal en cage et, pour s'occuper, elle nous propose une galerie de portraits sur le mode omniscient, tout en se débattant avec ses propres démons: chaque personnage est décortiqué; de la prisonnière, au maton en passant par la direction et ceux qui sont de l'autre côté du mur, ceux qui attendent désespérément.
Pas de parti pris.
Tout sera dit.
Pas de parti pris.
Tout sera dit.
Think of all the roads
Think of all their crossings
Taking steps is easy
Standing still is hard
Remember all their faces
Remember all their voices
Everything is different
The second time around
Piper Chapman n'est en fait qu'une version romancée de Piper Kerman, la véritable héroïne. Orange Is The New Black est une histoire vraie: tout comme son personnage, Kerman s'est retrouvée derrière les barreaux, défiant ainsi toutes les statistiques carcérales américaines. Un exploit. Et de cet exploit, elle a décidé de faire un livre, qui a ensuite inspiré la série. Aussi, il est intéressant pour le spectateur de tenter de distinguer la réalité de la fiction, en passant en revue anecdotes et personnages, se demandant s'ils ont réellement existé.
-Crazy Eyes, la poétesse incomprise, un peu psychotique mais si attachante:
-Sophia la transsexuelle à l'histoire familiale complexe et poignante:
-Taystee, à la personnalité flamboyante et aux ambitions frustrées par un destin qui lui échappe, mais aussi son acolyte Poussey, au physique et au parcours atypiques:
-Nicky, l'ancienne junkie dont la crinière luxuriante n'a d'égal que les exploits luxurieux:
-Pennsatucky, la touche White Trash du casting, tant obsédée par le Christ que par la violence:
-Lorna Morello, l'italo-américaine raciste (sans qu'on puisse vraiment lui en vouloir) et horriblement (au sens propre, bien sûr) romantique:
-Daya et sa bande de Latinas hautes en couleur:
Bref, Orange Is The New Black est une série chorale qui célèbre la greluche, toutes origines, toutes orientations sexuelles et tous parcours de vie confondus. On y aborde un thème tabou et tous ses corollaires avec beaucoup d'humour et sans complexes.
Le rire succède bien souvent aux larmes et fiction et réalité se mêlent harmonieusement.
Bien sûr, on n'échappe pas aux clichés inhérents à un tel sujet, mais la série évoque la féminité - les féminités - avec une telle fraîcheur qu'on ne lui en tient pas rigueur et on serait même tentées de parler de féminisme, si on ne craignait de provoquer un débat sans fin...
Alors, en attandant la saison 3, contentons-nous de rire et de pleurnicher comme de vraies greluches devant chaque épisode, puisqu'après tout, c'est le but...
-
Pour plus d'information voici la biographie (en Anglais) de Piper Kerman et une interview de cette dernière au sujet de la série et de son expérience personnelle.
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire