23 mai 2014

JUNGLE FEVER OU QUAND L'ETHNIQUE DEVIENT CHIC


"Fashion can be used as a cultural translator and a tool against colonisation; it re-establishes the balance between symbols, stories and different worlds through style"  - Stella JEAN.

 "La mode peut être utilisée comme un ambassadeur culturel et une arme contre la colonisation; à travers le style,  elle recrée un équilibre entre des symboles, des histoires et les des univers différents"



L'ethnique c'est chic.

Pour ma part, il y a longtemps que je le sais, arborant deux fois l'an et depuis la tendre enfance légos, batik ou wax, récusant en vain le principe de la robe, mais goûtant secrètement le chamarré des toilettes soigneusement composées, occupant les longues cérémonies familiales à étudier l'enchevêtrement complexe des motifs ornant les étoffes copieusement enduites de gomme. Sans parler des coiffes bariolées, dont l'insolente rectitude tutoyait le bleu fier du ciel de ma terre natale.

Un jour, quelqu'un, quelque part (l'incorrigible main invisible de la mode, me direz-vous) décida d'opérer un croisement audacieux entre cet exotisme tapageur si familier et l'esthétique parfois éculée d'une mode en mal de sensations fortes.

En trois saisons, l'imprimé ethnique (terme bien trop générique pour être honnête, vous en conviendrez) s'est fait une place au soleil et n'a désormais plus rien à envier au Vichy, Liberty, léopard et autres imprimés classiques dont le jeu de chaises musicales rythme les collections au gré des ans.

Stella Jean, créatrice italienne d'origine haïtienne, est une référence en la matière. Son esthétique est celle du brassage, un savoureux mélange d'influences hétéroclites, dont la portée dépasse l'aspect purement vestimentaire: la mode se ferait interprète, trait d'union et briseuse de frontières.

On aime!














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