(by Fal-bla-bla)
Il était une fois, un après-midi de weekend.
Je ne sais pas pour vous, mais il faisait gris chez moi. Un temps à rester calfeutrée, sous sa couette, des séries à portée de clic, des shots de tisane en ébullition sur la plaque. Une page ouverte sur un magasin en ligne. Dimanche d'octobre. La routine.
Vibration. Votre téléphone: un sms injonctif; "La une! vite!". Vos doigts bafouillent. "La télécommande, vite!" L'ordre était clair: quelque chose d'immanquable se déroulait sur la une, un programme de grande qualité, sans doute, vous en conviendrez. Un reportage, Sept à Huit. Du lourd, de l'investigation; pure; dure. Et puis la voix d'Harry, la classe d'Harry (la barbichette d'Harry..? euh... non...). Et puis le pitch; alléchant (TF1):
Mode en ligne En quelques années, c'est devenu un des poids lourds du prêt-à-porter, à côté des H&M ou Zara. ASOS est aujourd'hui l'un des premiers vendeurs de vêtements en ligne au monde. Une entreprise anglaise créée par un ancien publicitaire britannique à la fin des années 90 qui propose la toute dernière mode à petits prixs [sic; TF1]. Une machine à surfer sur les tendances qui crée et commercialise 2.000 nouveaux vêtements par semaine...
ASOS, donc. J'arrive en retard. Les premières images sont frappantes, choquantes, crues. Ames sensibles, vous aurez été prévenues.
Je vous explique.
Quand j'ère impunément sur le site qui causera ma déchéance un jour ou l'autre, ASOS donc, j'ai une vision assez particulière des choses. Je suis ailleurs, en voyage. Do not disturb! Je fais défiler les pages et les mannequins qui ont l'amabilité de faire l'article des tenues que je convoite, avec beaucoup d'élégance et de flegme d'ailleurs.
Spéciale dédicace aux petites blondes chétives.
Aux sublimes métisses aux attaches nubiennes.
Aux rousses dont le physique atypique, emblématique de toute une île, provoque des clics frénétiques tant elles ont l'air quirky et soooo cute.
Et je ne vous parle même pas des mannequins hommes.... Je pourrais y consacrer un article entier à vrai dire...
Bref.
Errer sur ASOS, c'est être transportée dans un lieu trendy, au cœur d'une grande cité britannique; mon oreille serait chatouillée par tous ces petits accents mignons et ce rock délicieusement décadent, mes yeux excités par ces étalages chamarrés et dépareillés, mon audace culminant à des sommets frôlant l'indécence. Bref, je serais dans un magasin britannique, au paradis de la mode. Les assistants de vente (ils ne peuvent être des vendeurs, évidemment), seraient des mannequins ambulants, articulés et doués de parole, dont les tenues annonceraient des tendances dont on n'oserait envisager l'émergence mais auxquelles on cèderait sans hésiter, parce qu'on aime la mode; on est faibles; esclaves de notre apparence. Je serais dans l'antre du diable, donc. God save the Queen! Et ma VISA au passage...
ASOS est donc mon placebo numérique, mon subutex digital.
"Si je le veux vraiment, il faut que je le commande maintenant."
A travers l'écran de mon ordi, ASOS me vend sa came chiffonnée, et surtout du rêve. Et son staff londonien me fait aussi rêver.
Mon écran télé, lui, me renvoie, à mi-reportage, des images d'une banalité insoutenable. Des hommes en gilet d'ouvrier sans manches. Jaune néon, certes. Des jeans baggy, tombant nonchalamment sur des boots de chantier (dommage qu'elles ne soient pas des Timbs volontairement vieillies). Un œil imperméable aux subtilités de la mode est posé sur des kilomètres de rayons. Un regard morne, éteint par la routine à laquelle il est soumis au quotidien. Guère d'enthousiasme, de passion, de frénésie. Un modeste groupe d'hommes qui se meuvent sans conviction, scanner immonde à la main.
"Les temps modernes de Chaplin, version Fashion 2013"
Choc.
Désillusion.
C'est donc cela ASOS.
Des mots sont lâchés. La stupéfaction est à son comble. Ils se succèdent l'un après l'autre sans vraiment que je leur trouve un lien au moment où ils me parviennent:
China Shipping Usine Entrepôt Dressing (ouf!) 42 km d'allées 600.000 vêtements et accessoires [baaaave] Made in India Cobalt 60 (??!!) Radioactif Paul, 45 ans (WTF?) Dark Vador (hein?) 9e de l'heure (o_O)
C'est donc cela.
Ce ne sont donc pas de jolies petites Anglaises, aux allures de créatures oniriques vêtues des nippes les plus prisées du moment; ce ne sont pas ces parfaites petites fées affairées et bienveillantes qui sélectionnent mes articles, les emballent avec amour et style et s'assurent qu'ils m'arrivent au plus vite, afin que la mode vive plus haut et plus fort aux quatre coins de l'Europe dont le Royaume Uni assure, comme vous l'aurez compris, l'élégance et la pertinence vestimentaire.
ASOS m'aurait donc menti, toutes ces années.
Il fallait que ce soit TF1 qui m'en fasse l'annonce.
Drame.
Je me rends sur le site pour les besoins de l'article, je vous assure. Si, si! Croyez-moi!
(cf. images ci-dessus... non, je ne me justifie pas)
erreur 502
Elles se sont donc toutes précipitées sur le site. Qu'importe les conditions de fabrication douteuses, le chômage technique des fées affairées et les boots hideuses. La mode n'a donc pas de prix, surtout quand elle n'est pas chère...
Et vous? Qu'en pensez-vous?
Pour ma part, je vous le dis:
erreur 502
Rideau.
En effet je n'imaginais pas que ça se passait comme ça : à si grande échelle et de façon si standardisé.
RépondreSupprimerJe pensais qu'Asos était une petite structure ...
Mais bon ça permet à des chômeurs de retravailler
En fait, si on y pense, ça ne peut pas être une petite structure, avec la quantité astronomique d'articles qu'il proposent, ça serait étonnant. Mais la modeuse est ingénue... ^^ Et oui, si ça donne du travail à des gens... Merci pour ton commentaire! ^^
Supprimerje sais que les blogueuses sont toutes fans de ASOS mais moi je suis toujours déçue par les coupes et la qualité :(
RépondreSupprimerOui, la qualité est parfois décevante (un peu comme Topshop) C'est pour ça qu'il faut faire défiler la mannequin et zoomer un max ^^ Merci pour ton commentaire. On passe voir ton blog! ^^
RépondreSupprimerMoi j'adore Asos je n'ai jamais été déçue et mon mec non plus
RépondreSupprimerMais après c'est vrai que tout le monde ne peut pas avoir le même avis
Et c'est une tellement grande structure qu'elle a forcément des failles
Bisous
Exactement. Yen a pour tous les goûts et tous les budgets et vu ce que coûtent certains articles, on sait à peu près à quoi s'attendre. BiZ et merci pour ton commentaire!
Supprimer