29 décembre 2013

DRUNK IN BEYONCE


(by Fal-bla-bla)
 
 
 
 
Tout commença inopinément, un matin de décembre, il y a quelques semaines, avec "Drunk in Love", l'annonce  d'un changement en images, son à l'appui. 

Je vous explique.

Démarche chaloupée, Beyonce porte négligemment  son trophée, vestige d'un passé glorieux et d'une gloire un peu forcée, le poids d'années passées à essayer d'atteindre la perfection ("Pretty Hurts"). Ce trophée, elle le laisse gracieusement choir sur un sable humide sur lequel un flot de vagues ondulantes vient s'écraser et le rêve de l'ancienne reine de beauté s'évanouir pour laisser place à un déhanché ondoyant et suggestif , mêlé d'une gestuelle hip hop et, tenez, d'un signe de croix par exemple.
Plus besoin de Sasha Fierce, d'alibis ou de tenues extravagantes. 

Minimalisme avant tout: le noir et blanc, le tournage inopiné, la tenue, le bon kilo de cheveux en moins, la danse improvisée et résolument hood.
Retour aux sources. 
Danse de la victoire ou de la féminité (post maternité), mi goofy, mi lascive.

Beyonce ne maîtrise plus rien. Du moins elle essaie. Effort louable pour celle qui s'était tant efforcée d'être ce qu'on attendait d'elle et s'était un peu perdue en chemin. Beyonce est désormais une "grande fille" qui s'assume (clin d'œil au Pygmalion Matt) et exhibe fièrement sa vraie identité. En témoigne le clip "Grown Woman": rythmes africains, séquences d'une enfance regrettée où tout était plus simple, où il ne fallait pas afficher des airs policés et donner dans la provocation toute calculée pour prétendre au statut de diva.
Beyonce est hood dorénavant, qu'on se le dise!
"Bow down bitches", répète-t-elle d'ailleurs à l'envi.
Une fois le sommet atteint, "qui m'aime me suive!" après tout... 
"I can do whatever I wanna".
 
Exit les danses chorégraphiées au millimètre près et que l'on reprenait même dans SNL.
Pour produire 17 vidéos en un album il a aussi fallu improviser: embarquer quelques caméras et filmer au hasard des rues d'un quartier noir ("No angel"), mais aussi aux quatre coins du monde ("Lights").
Pour produire des chansons plus personnelles, il a fallu réunir quelques amis (et pas des moindres) dans l'intimité d'un studio et improviser quelques rimes, entre deux éclats de rire.
 
Célébration de spontanéité primaire en somme, primitive diront certains. 

Bien sûr, vous avez regardé les bonnes émissions, écouté et lu les bonnes critiques, vous avez appris votre leçon: tout est hyper sexualisé, très "premier degré"; les mêmes poncifs d'album en album...
Tout cela en aurait donc choqué plus d'un.
Surtout ceux qui préfèrent verbaliser la sensualité mécaniquement plutôt que de lui donner vie, tout simplement. 
Un peu comme cette collègue qui s'offusquait de cette "apologie de la pornographie", elle qui se laisse constamment aller à un humour grivois et cru.
Bien plus choquant à mes oreilles que ces danses qui me paraissent étrangement familières.
Deux poids et peu de mesure, si vous voulez mon avis.
Et dire qu'ils n'ont même pas encore entendu "Partition", ni vu "Yonce" ou même le très S&M "Haunted"!
 
Qu'importe, après tout, la "vulgarité" et le caractère graphique, puisque Beyonce s'adresse avant tout à ses consœurs "grown women", qui savent faire la part des choses (fort heureusement) et martèle sa vision toute personnelle de la féminité.
Rien n'est imposé, libre à chacun de ne pas regarder / écouter / aimer...
 
Quoi qu'il arrive, et c'est elle qui le dit, on pourra toujours rester "**Flawless"! (ma préférée, et vous?)



EDIT
(06.01.14)
Voici un article de la über chic Marie sur le sujet
Et ici, une vidéo (publiée après notre article) où Beyonce explique son regain de "vulgarité".

 

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