"Petite Noir".
Le garçon affiche ses couleurs sans pâlir ni rougir.
Et dire que j'ai lu quelque part que la coquille dans son pseudonyme était quelque peu agaçante, comme si elle ne pouvait être délibérée.
L'auteur semblait donc ignorer, et la finesse du personnage, et le riche parcours de ce dernier.
Yannick Ilunga, né à Bruxelles de parents congolais et angolais et élevé au Cap, en Afrique du Sud, dès l'âge de six ans, porte en lui la recette du succès et possède de facto le droit absolu d'irrévérence, lui qui maîtrise les codes d'univers si éclectiques.
Et puis, on s'imagine bien qu'il a dû en entendre des "Petite Noir" et a dû prendre le parti de s'en amuser.
Et puis, on s'imagine bien qu'il a dû en entendre des "Petite Noir" et a dû prendre le parti de s'en amuser.
Non, en écoutant les premières notes de Petite Noir vous comprendrez bien vite que le manque d'accord n'est qu'une façon délibérément grossière de souligner la savoureuse discordance des mélodies qui coexistent en toute harmonie dans chacune de ses compositions.
Petite Noir est tout et rien à la fois.
Petite Noir est tout et rien à la fois.
Oui, à l'écoute des propositions musicales du jeune sud-africain de 24 ans, chacun puisera dans ses références propres pour s'empresser de coller une étiquette à ce son inclassable.
La petite noire que je suis n'a pu s'empêcher d'invoquer l'afrobeat de Fela et l'afropop si chers à son cœur
(eh oui, je suis grande mais souvent je reçois du "ma petite Falblabla", alors moi aussi j'ai parfois envie de massacrer les accords).
(eh oui, je suis grande mais souvent je reçois du "ma petite Falblabla", alors moi aussi j'ai parfois envie de massacrer les accords).
Quelque part, dans un salon arty à souhait, un amateur d'indie toujours sûr de son fait et prompt à cataloguer évoquera d'emblée et sans hésiter la new wave et le post punk.
Nous serions prêts à en découdre.
Mais Yannick nous réconcilierait et s'appliquerait à décoller ces étiquettes une à une, à chaque accord et avec une grâce désarmante: sa musique serait tout cela à la fois, le noirwave, un mélange d'influences disparates qui a marqué son enfance et a forgé cette approche ouverte et boulimique de la musique. Lui qui trouve formidable qu'on puisse savourer à la fois du Britney et du Radiohead.
Même moi je n'aurais pas osé dire ça!
Même moi je n'aurais pas osé dire ça!
Alors je ne peux qu'applaudir.
Et saluer ces mélodies métissées, cette voix qui se fait tour à tour masculine et féminine, cette froideur maîtrisée, palliée par la chaleur polyrythmique et envahissante des sonorités venues d'Afrique, cette élégante touche d'électro diluée juste comme il faut et surtout la sincérité rafraîchissante du ton.
Petite Noir est donc, à n'en point douter, de ces artistes qui s'imposent sans trop se forcer mais avec la ferme intention de bousculer nos perceptions et de briser les frontières; de ceux qui ont saisi la véritable portée de l'art.
On en redemande, accord ou pas...
"La vie est belle" sort le 11 septembre 2015 (sans faute):
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